Cultures à l'ULB

Après son installation au Solbosch, le campus n’est plus au cœur de la capitale mais à la périphérie, dans des quartiers récents et encore peu peuplés. Dès lors, la fréquentation des cafés, restaurants, tavernes s’éloigne progressivement du centre-ville pour rejoindre les quartiers situés autour du Solbosch.

Cela engendre un autre mode de vie à l’intérieur même de l’enceinte universitaire. La centralisation de la population estudiantine entraîne, dès 1930, la création des logements étudiants à côté des nouveaux bâtiments voués à l’enseignement : la cité Héger.

Fonctionnelle dès 1932, elle comporte à l’origine deux blocs totalement séparés, l’un destiné aux étudiants et l’autre aux étudiantes. Maintes activités sociales et culturelles tournent autour de cette cité qui devient progressivement une institution à part entière au sein de l’Université.

Dans les années 30 et jusqu’en 68, la mixité n’est pas de mise. Les étudiantes ne participaient que très peu aux activités des cercles masculins de l’Université. Elles pouvaient néanmoins être inscrites comme membres de leur cercle facultaire, mais dans les faits, peu de femmes ont tenté l’expérience. De même, les sorties en ville lors de la Saint Verhaegen étaient encore réglementées pour elles. Quant au premier baptême d’étudiante, il n’a été célébré qu’en 1937.

Mai 68 aura des répercussions sur les pratiques socio-spatiales des étudiantes, puisque, mêlées à leurs compagnons dans la contestation en vase clos, elles utilisaient de façon inédite les différents espaces du campus.

Isabelle Sirjacobs